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Geoffrey Fouillet

48 heures pour donner le meilleur de soi !




Si le festival « Faire un film en 48h » existe depuis plusieurs années à travers le monde ainsi que dans différentes régions de France, la Côte d'Azur, elle, n'y participe que depuis deux éditions. C'est dans le cadre de la finale internationale, qui aura lieu du 1er au 4 Mars à Seattle, que la MJC Picaud (la Maison des Jeunes et de la Culture) à Cannes a souhaité présenter au public, dans la soirée du vendredi 10 Février, les 10 courts-métrages français qui y concourreront. Ainsi, on a pu découvrir parmi eux l'unique prétendant azuréen de la compétition, « Marginaux », de l'équipe RIP Prod (Rhino Production), notamment composée d'Alex Guillemain, Julien Gautié et Fabien Lacroix, présents pour l'occasion et venus raconter les coulisses d'une expérience aussi belle qu'éprouvante. Retour sur cette soirée de projection très enrichissante !


Avant d'en venir aux courts-métrages présentés, rappelons les modalités du Festival. Toute équipe participante dispose de 48 heures pour écrire, tourner, monter et mettre en musique son court-métrage. Un genre, un personnage, une ligne de dialogue et un objet sont imposés pour l'ensemble des projets. Le lancement s'effectue toujours un vendredi à partir de 19h et s'achève deux jours plus tard, le dimanche à la même heure. Autant dire que le défi est de taille et exige une organisation extrêmement précise de la part de chaque intervenant concerné. À la clé, 12 prix décernés par un jury de professionnels, dont celui du meilleur film, qui offre naturellement de très sérieux débouchés pour l'équipe lauréate. Cela étant dit, les 10 courts-métrages français finalistes nous ont-ils convaincus ?


Oui, assurément, malgré des maladresses regrettables ici et là. Pour les quelques défauts, relevons des approximations techniques et des dialogues un peu sommaires. Autrement, la qualité était bel et bien au rendez-vous. Nous retenons surtout deux films : « 100 vies », finaliste de Clermont-Ferrand, le récit d'un pompier qui n'exerce plus, obsédé à l'idée de sauver une 100ème vie, et donc « Marginaux », l'histoire de deux malfrats à la petite semaine qui dérobent une guitare appartenant au chef d'un groupe de gitans. Ce dernier, à la fois buddy-movie (film de co-équipiers) et satire sociale, réussit à divertir tout en dressant un constat amusé sur une certaine frange de la population, les « marginaux » du titre. Mais qu'en est-il réellement en coulisses ? Comment le projet a pu se concrétiser ? Réponse avec ses principaux maîtres d'oeuvre, Alex Guillemain, Julien Gautié et Fabien Lacroix, invités à retracer leur expérience devant une salle clairsemée mais très attentive.



Le trio n'en est pas à son premier coup d'essai, ayant déjà participé l'année dernière à la première édition du festival pour réprésenter la Côte d'Azur. En toute décontraction, ils ont néanmoins souligné la complexité de l'exercice. « Cela demande d'écrire sur le moment, d'être capable d'improviser et de pouvoir compter sur des acteurs immédiatement disponibles. Il y a forcément de la frustration à l'arrivée. Là, par exemple, on a dû couper certaines scènes dans le montage final. On a terminé d'exporter le projet en voiture alors qu'il ne nous restait plus que deux heures pour le rendre. C'est beaucoup de tension ». Si l'aventure n'a pas été de tout repos, le trio a malgré tout pris énormément de plaisir en retournant au genre policier. « C'est là où l'on puise nos principales influences. Tous nos films s'inscrivent dans ce genre. On ne pense pas à l'impact à l'international, on fait surtout ce qui nous plaît. Le plus important à nos yeux, c'est de faire en sorte qu'une telle expérience reste en accord avec nos goûts personnels ».


Un discours auquel on ne peut que souscrire et qui devrait en toute logique profiter aux équipes participantes de la 3ème édition azuréenne du festival, qui se tiendra du 24 au 26 Mars prochains. Les inscriptions sont d'ores et déjà ouvertes !


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