Aujourd’hui s’appelle « Enfin ! », car aujourd’hui sort L’Homme qui tua Don Quichotte, treizième film de Terrence Vance Gilliam, dit Terry Gilliam.
Aujourd’hui est une victoire : Aujourd’hui vient de prouver à quel point le pouvoir de la ténacité peut être puissant, comment un vrai rêve peut s’imposer et jusqu’où l’amour d’une promesse peut mener !
Il aura fallu six tentatives et cinq échecs, depuis que Gilliam a appelé son premier producteur, frappé par l’envie d’adapter l’œuvre de Miguel de Cervantes, et ce avant même d’avoir lu le livre et de se rendre compte qu’il était « infilmable » !
Je pense, d’ailleurs, qu’Orson Welles aurait été d’accord avec ce qualificatif, lui qui s’est aussi, de son Temps, en 1959, essayé à charger les mêmes moulins… Mais hélas en vain : Don Quichotte demeura à l’état de film-fantôme.
Malédiction ? Prémonition ? Prophétie ? Je ne m’avancerai pas à trancher, mais ceci m’évoque une anecdote : une histoire, croisée chemin rêvant, alors que je me demandais à quoi pourrait bien ressembler ce mythe espagnol revisité par Terry Gilliam…
Je me souviens que j’étais dans un théâtre croulant, aux planches de poussière et aux rideaux roussis, sur lesquels des mites s’accrochaient comme des perles et dessinaient des dentelles.
Comme le genre d’estrade que l’on a pu voir dans Time Bandits, 1981, ou Les Aventures du Baron de Münchhausen, 1988.
Au centre de la scène m’attendait plutôt L’Imaginarium du Docteur Parnassus, 2009, je veux dire qu’il y avait un petit théâtre de marionnettes dans le grand théâtre… C’est pourtant vrai que Terry Gilliam affectionne les mises en abyme, ne serait-ce que par ses nombreux cassages du quatrième mur : vous souvenez-vous quand, dans Les Monty Python : Sacré Graal (1975) le Roi Arthur nomme un personnage secondaire « Le Vieillard de la Scène 24 » ?
Il faut que je vous dise :
J’avais beau avoir peur, j’étais fasciné et ne pouvais m’empêcher de fixer cette petite bâtisse en carton-pâte. Un peu comme le Cinéma de Terry Gilliam qui joue souvent sur deux tableaux : des délires allumés dans lesquels se cachent des ténèbres désabusées !
Soudain, les volets de carton du petit théâtre s’ouvrirent sur les pustules d’une vieille dame ridée qui me fixait à travers sa boule de cristal : ça lui faisait des yeux énormes !
Le plus surprenant, ce n’était pas cela : c’était que je me trouvais maintenant de la même taille que le petit théâtre ! Mon rêve avait-il changé de proportions à mon insu ? Je sais que Terry Gilliam aime beaucoup la confrontation entre des échelles de grandeur très différentes, tel le Géant-avec-un-bateau-sur-la-tête qui déambule dans Time Bandits par rapport aux nains, ou la tête du Roi de la Lune flottant dans les étoiles face à un minuscule Baron de Münchhausen !
Quand je fus assez près, la vieille dame sortit la tête de derrière sa boule de cristal et me dit :
_Je vois… Je vois votre avenir… Oui… Je le vois… Je vois que vous allez bientôt vous réveiller !
_Déjà ? Je viens à peine de m’endormir ! C’est que… Je n’arrive plus à m’assoupir parce que je suis obnubilé par la même question !
_« Comment sera le dernier film de Terry Gilliam » ? En ce cas, ne te tourmente plus, cher passant : car moi, je vais te délivrer la réponse, et de tes doutes, par la même occasion ! Ecoute bien…
Elle se mit à siffloter bizarrement une incantation dont le refrain ressemblait à « Ô, Puissant Esprit de la Synema, révèle-moi le style de Terry Gilliam » !
_Je vois… reprit-elle… Je vois des châteaux forts ! Beaucoup de Moyen-Âge ! Le Terry Gilliam qui occupe tes pensées fait régulièrement référence à la Chevalerie ! C'est logique : cet univers ayant vu naître son talent ! Lui qui a été scout dans sa jeunesse, lui qui a été élevé dans une atmosphère chrétienne, lui qui a lu pour Bible la version du Roi Jacques, il était de mise qu'on retrouvât chez lui des références aux quêtes, aux soldats à carcasse de métal, aux aventures d’antan…
Je peux te dire que le sieur Gilliam s’est approprié les légendes médiévales, surtout durant la première partie de sa carrière (même s’il y est régulièrement revenu en pèlerinage après), comme pour son cinquième (Les Aventures du Baron de Münchhausen, 1988), son sixième (The Fisher King, 1991), ou son neuvième film (Les Frères Grimm, 2005), pour ne citer qu’eux.
Cependant, il traite les films de chevaliers avec un regard moderne. C’est pour cela que ses œuvres jouent beaucoup avec leurs codes et sur l’auto-dérision : ses films se regardent eux-mêmes !
_S’ils se regardent eux-mêmes, j’espère au moins qu’ils ne comptent pas remplacer le spectateur et nous rendre obsolète ! L'inutilité me sied si peu !...
_Si telle est ta nouvelle question, Terry Gilliam peut te répondre : une de ses hantises est le sort de l'Humain remplacé par sa propre création : la machine ! La technologie qui s'immisce jusqu'où on ne devrait pas la trouver (d'où une certaine abondance des anachronismes dans ses films d'époque)... Passé et futur s’entremêlent en son style ! Non seulement pour Time Bandits qui s'amuse avec le voyage dans le Temps ou L’Armée des Douze Singes, son adaptation du diaporama Français La Jetée de Chris Marker, où deux époques différentes convergent ! Brazil (1985) ou The Zero Theorem (2013) instaurent une société future dystopique gouvernée par l’administration et les machines.
D’aucuns diraient que son aversion de la bureaucratie proviendrait de l’injustice qu’il a subie étant scout, quand ses supérieurs ont refusé de lui accorder ses mérites en arguant qu’il avait triché…
_Pour une voyante, je trouve que vous me parlez beaucoup du Passé…
J’ai dû la froisser, car le petit théâtre en profita pour éclater en myriades de confetti. Ca me fait penser que Terry Gilliam affectionne aussi le monde de la fête : Brazil est inspiré du carnaval éponyme, très célèbre en Amérique du Sud.
Terry Gilliam a expliqué que ce titre venait de la première version du montage : on suivait une mouche échappée des forêts du Brésil, voleter sur plusieurs kilomètres, jusqu’à rejoindre son destin qui avait pris la forme d’une machine à écrire dont le mécanisme devait l’écraser.
Le générique de début aurait accompagné toute la pérégrination de l’insecte. Seule la fin de cette séquence a été conservée. Car, tel le battement d’aile d’un papillon, il suffit parfois d’une simple mouche, au mauvais endroit au mauvais moment, pour dérégler un système trop huilé…
Toujours dans le ton festif, on trouve L’Imaginarium du Docteur Parnassus : les lampions transformés en film ! Un long-métrage dédié à Heath Ledger, l’acteur principal mort en cours de tournage, et d’une certaine façon aussi à Georges Méliès qui se cache sous les traits du Docteur Parnassus, ce dernier finissant comme lui : oublié, abandonné et vendeur de jouets à même la rue.
Le Hasard est un poète : c’est à lui seul que l’on doit la similitude entre le nom du Docteur et celui de la gare où George Méliès tenait son commerce de jouets, à la fin de sa vie : la Gare Montparnasse !
C’est également une allusion à la Mythologie Grecque (Mercure, ici incarné par Andrew Garfield, peut en témoigner), car le Docteur Parnassus revêt bel et bien un statut divin, plus proche des dieux grecs, avec leurs failles et leurs défauts, que du Créateur dont parle la Bible !
Toutefois, voilà encore un thème récurrent chez Terry Gilliam : l’incarnation des deux entités opposées que sont le Bien et le Mal, avec ce détail près que le Bien est loin d’être aussi parfait dans son domaine que le Mal. Cruel déséquilibre !
Le combat entre "Docteur Parnassus et Mister Nick" a un arrière-goût de truqué...
Ainsi, l’Être Suprême de Time Bandits se vante d’être le créateur de "l’Esprit du Mal", apparaissant comme un patron d’entreprise intraitable, avec son triste complet gris, son crâne dégarni trop sérieux et ses courts cheveux grisonnants. Sévère, froid, abrupt, pointilleux au point de faire signer un document (vous avez dit : « contrat » ?) au jeune héros mais pas de le sauver, l’abandonnant au Néant, sans plus personne pour veiller sur lui.
Il en va de même pour Management, ce dieu en costume-cravate qui veut prouver qu’il n’existe aucune entité supérieure à lui et qui laisse le héros s’évanouir dans la démence.
Ceci me convainc davantage que le Cinéma de Terry Gilliam est pessimiste… Très pessimiste ! Un pessimisme d’autant plus insidieux qu’il se terre parfois sous une légèreté trompeuse, un humour trop innocent pour ne pas traîner des secrets. D’ailleurs, son humour est le plus souvent noir : une façon de plus de dédramatiser des sujets alourdis par les blessures.
Car, quelle arme, quel bouclier nous reste-t-il face aux démons technologiques et à l’avenir si crépusculaire qui entame notre horizon, si ce n’est la dérision, le rire… bref : l’aveu même de notre défaite ?
Terry Gilliam est un cinéaste-double : à l’obscurité, il répond par le ridicule, le grotesque… A-t-on connu combat moins loyal ? Pour se défendre, il ne nous reste plus qu’à nous enfuir... dans les rêves, les illusions, les mensonges ensoleillés… Aux côtés de l’Ange Perdu qu’incarne Jonathan Pryce dans Brazil, dans une des fins les plus sombres de Gilliam… Sombre mais pourtant éclairée, car le malheureux héros est heureux : il a vaincu la société, il a réussi à lui échapper ! En se faisant lobotomiser, il s’est libéré ! Une "lumière", une "lueur" qui rend la scène encore plus sombre !
Tandis que je songeais à tout cela, bientôt je m’aperçus que le petit théâtre avait fait place à une énorme tour d’ordinateur démoniaque qui se répandait dans toute la pièce avec ses câbles serpentant sur le plancher comme des chaînes ou des tentacules. Elle émettait un ronronnement grinçant, sourd. Je pouvais sentir les pales de son ventilateur vrombir comme celles d’un moulin possédé. C’est tout juste si une ampoule rouge ne s’allumait pas en son centre pour me chanter « Au Clair de la Lune »… Heureusement, ce n’était pas le cas : je me serais trompé de réalisateur !
Une longue banderole de papier fut régurgitée par le monstre de plastique avec des caractères trop carrés imprimés dessus. Ils disaient :
_Tu m’as offensée ! J’aurais pu te révéler bien des choses sur le Terry Gilliam qui occupe tes pensées ! Mais tu as osé douter de ma boule de cristal ! A présent ce n’est plus toi qui vas choisir quoi apprendre : c’est moi qui vais décider quoi t’enseigner ! Que ça t’intéresse ou non, je te condamne à ne connaître que ce que je veux que tu connaisses !
_Je ne voulais pas vous vexer ! Je me disais juste que les pages filent et que les lecteurs vont se lasser ! Vous étiez trop lente !
A mes mots, la machine cracha une nouvelle réponse imprimée en gras :
_Silence !
Un nouveau grondement suivit, un écran s’alluma et un texte apparut…
_Tu as de la chance qu’on ait oublié de me recharger en encre ! Donc, je t’impose de savoir ceci : le style de Terry Gilliam ne se contente pas de tout ce que tu as cité ! La dérision chez lui peut s’accompagner d’indifférence ! L’indifférence est un thème qui ne le laisse pas… indifférent !
Dans Time Bandits, le sort funeste du jeune héros est traité de façon tellement lointaine que même le spectateur ne s’intéresse plus à lui. Le pauvre perd cette dernière aide qu’il aurait pu trouver dans les fantasmes héroïques du public réinventant l’intrigue.
De même, le Docteur Parnassus termine exilé de tout ! D’une certaine manière, même le terroriste de L’Armée des Douze Singes (1995) est amené de façon déconcentrée : sans rapport avec le titre, sans rapport avec une grande partie de l’intrigue. Alors qu’il serait censé être l’antagoniste principal, il passe, il circule, comme par hasard... ou par erreur…
_Jeliza-Rose, de Tideland (2006), vit aussi dans un monde abandonné ! précisai-je.
_Sauf que, dans son cas, à l’indifférence s’ajoute l’inconscience ! Ceux qui subissent la première, répondent par la seconde ! La folie devient elle-même une nouvelle prison qui efface la réalité crue, ce qui fait que les personnages délaissés ne s’en rendent même plus compte ! C’est comme si chacun y trouvait le sien (de compte), mais qu’au final, plus personne n’existait pour personne ! Il en va de même pour The Fisher King , où prend place une quête au Graal en plein New-York !
_D’ailleurs, un autre point qui confirme la dualité dans le Cinéma de Terry Gilliam : les anachronismes !
_Oui ! Le passé n’est jamais loin du futur ! Des policiers en uniforme qui arrêtent le Roi Arthur, des mendiants de New-York grimés en Chevaliers de la Table Ronde, une cité moderne sur la Lune à l’époque du Baron de Münchhausen, (sans compter la technologie presque "steam-punk" dans l’antre de Vulcain), des mécanismes trop modernes chez les frères Grimm : Gilliam adore ça !
C’est idéal pour appuyer l’inexorable duel entre une nostalgie désuète et un gigantesque poids de métal nommé « Avenir ». Dualité exprimée aussi par le combat inégal entre un Bien corrompu et le Mal méphistophélique ! Mais, au delà des anachronismes, ce sont les uchronismes qui parsèment son Art !
_Pourquoi ? Parce qu’ils apparaîtraient comme des failles, comme les preuves d’un univers bancal, déréglé, déboussolé et voué à s’effondrer sur lui-même ? C’est vrai que c’est une vision bien pessimiste !
A propos de « vision », ses films n’en manquent pas ! A chaque fois que j’en regarde un, je m’entends dire : « magnifique ! Il parvient à nous faire changer de monde rien qu’avec un éclairage enchanteur, une lumière hallucinée ».
Je me disais ça surtout devant Tideland où un champ de blé se transforme en Pays des Merveilles rien qu’avec la gestion des couleurs, de son ambiance, de son atmosphère ! En regardant jouer Jeliza-Rose, on reconnaîtrait n’importe quel enfant (Terry Gilliam compris) qui se sert de son imaginaire pour tout changer, alors que rien ne semble foncièrement différent !
D’ailleurs, Alice au Pays des Merveilles est une œuvre récurrente dans celle de Terry Gilliam : que ce soit dans Jabberwocky (1976), Tideland, la présence de la courageuse jeune fille d’un propriétaire de théâtre dans Les Aventures du Baron de Münchhausen ou même en la personne du Cavalier Rouge dans The Fisher King !
Certainement parce que lesdits livres regorgeaient déjà des thèmes chers à Terry Gilliam : absurde, dérision, société cassée, folie, enfance, rêve, innocence, fuite, volonté de comprendre l’incompréhensible, langage ou non-communication, monde renversé et inversé…
Car dans ses films rien n’est jamais vraiment à sa place ! En d’autres termes : la bonne place de toute chose se trouve dans le désordre. C’est ce que j’ai ressenti quand j’ai suivi cette troublante histoire d’amour "bizarrement adulte", entre la petite Jeliza-Rose de dix ans et un presque-trentenaire mentalement arriéré dont s’occupe la sœur. Celle-là même qui va tomber amoureuse du père de l’héroïne, en décomposition depuis sa mort "hors-champ", en début de film… Encore une fois dans une parfaite insouciance… indifférente !
Le fait que cette sœur déguisée en sorcière empaille le père pour le faire manger à table avec elle, son frère et Jeliza-Rose, "en famille", reflète bien la patte de Gilliam : la folie a ses raisons que la raison ignore !
Tandis que je repensais à tout cela, la machine afficha un nouveau texte :
_L’Homme qui tua Don Quichotte semble donc le choix rêvé pour Terry Gilliam : sans doute y retrouverons-nous des personnages en total décalage avec la société mais pas avec leur âme ! Toby Grosini, le "remplaçant" de Sancho Pança, sera un réalisateur ayant déjà proposé à l’écran une version de Don Quichotte dont les acteurs et l’équipe technique ont tous mal tourné.
Il y a de très fortes probabilités pour qu’interviennent plusieurs mises en abyme et allusions aux déboires de Gilliam sur le sujet. Il est fort à parier, aussi, que la technologie sera un antagonisme non négligeable (peut-être les moulins), ou que la société sera à nouveau acidement dépeinte (via les muletiers et autres contemporains de Don Quichotte…) !
On pourra s'attendre en plus à des personnages "faux-parents", c'est-à-dire, à la fois de mauvais parents délaissant leurs enfants, orphelins avant l'heure, en leur préférant les dernières prouesses technologiques du nouveau frigidaire dernier cri (comme ceux de Kevin dans Time Bandits), ou en se cachant de leurs responsabilités derrière la drogue et les chocolats (comme ceux de Jeliza-Rose dans Tideland), et à la fois des figures parentales de substitution, comme le Baron de Münchhausen (John Neville) pour Sally Salt (Sarah Polley), ou le Docteur Parnassus (Christopher Plummer) pour Anton (Andrew Garfield).
J’avais beau penser que ceci était la réponse, Terry Gilliam est plein de surprises et ce n'est pas une machinerie voyante qui pouvait ainsi décider du futur !
Comme il me tardait déjà de découvrir enfin son projet, vieux de vingt-huit ans et pourtant, pas encore né !
Je me précipitais vers le cinéma avant de me rendre compte qu’il me restait encore quelque chose à faire... La voyante avait raison : je devais d’abord me réveiller… En attendant que L’Homme qui tua Dont Quichotte fît très bientôt de même !
(Synema est une variété d'araignée qui n'a en commun avec notre sujet que le nom... et aussi le fait que le Septième Art est une immense toile, peuplée de nœuds dramatiques et d'émotions qui révèlent parfois les larmes... ces étranges rosées du matin. Ce n'est pas le Web qui contredira tout cela !)
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